La crise sanitaire touche de nombreux secteurs. Le secteur du sport n’est pas épargné. Il fait même partie des secteurs les plus touchés. Les acteurs privés sont menacés mais ce ne sont pas les seuls. Cette crise remet en cause le modèle de développement du sport français qui repose sur les associations. En effet le modèle associatif est durement touché par cette crise. Certains pronostiquent d’ailleurs l’effondrement de ce modèle.
Qu’est-il en train de se passer dans le monde du sport associatif français ?
Premièrement, et cette caractéristique, nous la vivons tous, les associations sportives n’ont aucune possibilité de se projeter. Il est aujourd’hui impossible de dire si la situation va revenir « à la normale », c’est-à-dire comme avant ou si elle va durer. Si la situation est amenée à durer, personne ne sera capable de prévoir précisément comment le sport associatif va devoir s’adapter. Ce manque de visibilité, partagé par tous les acteurs de notre société, hypothèque le futur des associations qui sont de fait dans l’impossibilité de bâtir un plan de sortie de crise. En effet, sans possibilité de se projeter, il devient très compliqué de bâtir une vie de club, un projet pédagogique, une liste d’événements etc.
Ensuite, les associations sont soumises depuis septembre, c’est-à-dire depuis le démarrage de la nouvelle saison sportive (période cruciale pour les associations !) à une alternance de règles de fermeture et d’ouverture dont on ne voit pas le bout. Les annonces de Jean Castex de la semaine dernière viennent confirmer ce fait. Il y a d’abord eu la fermeture pour tous, puis l’ouverture en extérieur, puis l’ouverture en intérieur pour les scolaires, puis l’ouverture en intérieur pour les mineurs puis la fermeture pour tous à nouveau. Cela semble trivial à ceux qui oublient les conséquences derrière ces changements. En effet, les conséquences ne sont pas neutres et il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton magique pour que toutes les règles du club s’adaptent. Communiquer auprès des concernés, gérer la fermeture des terrains, prendre en compte les demandes de remboursement ou d’avoir, gérer la trésorerie etc. toute une série d’actions est directement liée à ces changements. Ces actions demandent du temps et de l’énergie et sont, à la longue, épuisantes.
La dernière et principale conséquence directement liée à la précédente est l’épuisement des acteurs du monde associatif français : les professeurs, les salariés et les bénévoles n’en peuvent plus. Et c’est selon nous, la conséquence la plus grave car ce modèle français du sport associatif repose sur ces personnes. Sans leur implication au quotidien, c’est tout le modèle qui est remis en cause.
L’ensemble de ces constats nous amène à la question centrale : est-ce la fin de ce modèle ?
Certains le prédisent mais très franchement, nous voudrions élaborer ici une piste plus optimiste pour la suite. Si nous voulons préserver le modèle des associations sportives, il va falloir explorer plusieurs pistes :
1. Les membres vont être essentiels dans la survie de ce modèle
C’est évident, mais il est impératif que les membres restent inscrits dans les associations si on veut qu’elles perdurent. Mais le rôle du membre va plus loin. Il peut aider son club de deux manières.
Tout d’abord, en comprenant que la période est très compliquée pour les associations et que les associations ne sont pas aussi bien armées que les entreprises, par exemple, pour faire face aux demandes, aux changements etc. En 2020, des appels à soutenir les restaurateurs se sont multipliés notamment pour booster les ventes à emporter. De la même manière, nous aimerions que des appels et des sensibilisations soient faites pour que les particuliers soutiennent leurs associations en restant inscrits et actifs.
Ce soutien peut aller encore plus loin notamment via le don qui est une manière directe de soutenir ces clubs. Le don ou le renoncement à l’avoir sont donc des aides financières directes qui permettront le maintien du modèle du sport associatif français.
2. Les pouvoirs publics
Si de nombreuses aides sont en cours pour faire face à la crise du COVID 19, il y a fort à parier qu’un nouveau plan de relance plus ambitieux que les précédents soit indispensable. Ce plan de relance permettra de subventionner massivement les clubs en France et ainsi maintenir le modèle existant. Si l’on veut faire mieux qu’en 2020, il sera indispensable d’être clair dans les modalités d’obtention de ces aides. Aujourd’hui de nombreuses associations ne comprennent pas vraiment les critères et les plannings d’attribution de ces subventions. Ces dispositifs doivent donc être plus importants et mieux expliqués.
3. Les clubs
Enfin, les clubs doivent déjà se préparer pour la rentrée prochaine. En effet, la prochaine période de réinscription s’annonce capitale. C’est à cette occasion que nous pourrons voir comment le modèle du sport associatif français a résisté. Pour préparer au mieux cette période, il nous semble capital d’entamer deux types d’actions :
Action #1 : soigner sa visibilité et sa communication. En effet, pour être soutenu et bien réussir ses inscriptions, il est important d’être visible et de communiquer. Cette communication doit passer par les membres actuels chargés de faire du bouche à oreille pour aider le club dans ses inscriptions. On peut même imaginer que les membres actuels deviennent des prescripteurs via des programmes de parrainage. Cette communication doit aussi se faire en ligne via le site, le référencement et les réseaux sociaux.
Action #2 : préparer un processus d’inscription digital, rapide et fiable. Les inscriptions de l’année prochaine devront respecter les normes sanitaires et éviter un afflux de personnes au sein des clubs. Par ailleurs, il sera essentiel de bien suivre les personnes intéressées et le règlement de leur adhésion. Pour ce faire, il est nous semble utile, en fonction de la taille de son club, de digitaliser son processus d’inscription et de permettre une inscription 100% en ligne. C’est une option que certains membres apprécieront et qui ne pourra qu’être utile pendant la période de réinscription.
En attendant la nouvelle saison, il reste 6 mois à l’ensemble des acteurs. Espérons que les enjeux soient enfin une raison d’œuvrer tous dans le même sens.
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